Corps abandonnés

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The idea came to me while listening to a news story on the radio. A jogger's body, kidnapped in a wood, was found half-burned. I tried to reinterpret this sordid event through a new series of photographs. I put myself in the shoes of a walker strolling through the lush Jura countryside or the beaches of Normandy, who suddenly comes face-to-face with an abandoned body. As if the murderer had wanted to get rid of it by hastily throwing it out of his car or swinging it against a branch.

I found it interesting to create this series because the inertia it exudes acts as a counterbalance to my moving series. It is from these two opposing worlds that I came up with the title of my book, BATTLE, and also of my installation, BATTLEFIELDS. Exhibited in Paris and Arles, I present large prints, 2 meters high, cut out and directly stuck on the walls with, in the middle of the space, the accessories used for these photos. As if the Warriors had temporarily laid down their weapons.

L’idée m’est venue alors que j’écoutais à la radio un fait divers. Enlevé dans un bois, le corps d’une joggeuse avait été retrouvé à moitié brûlé. J’ai essayé de ré-interpreter cet événement sordide à travers une nouvelle série de photos. Je me suis mis dans la peau d’un promeneur foulant la campagne luxuriante du Jura ou les plages de Normandie, et qui se retrouve soudain nez-à-nez avec un corps laissé à l’abandon. Comme si le meurtrier avait voulu s’en débarrasser en le jetant à la va-vite hors de sa voiture ou en le balançant contre une branche.  

J’ai trouvé intéressant de créer cette série car l’inertie qui s’en dégage constitue un contre-poids à mes séries en mouvement. C’est d’ailleurs de ces deux univers opposés que m’est venu le titre de mon livre, BATAILLE, et aussi de mon installation, CHAMPS DE BATAILLE. Exposée à Paris et à Arles, j’y présente de grands tirages de 2 mètres de haut, détourés et directement collés sur les murs avec, au milieu de l’espace, les accessoires ayant servi à ces photos. Comme si les Guerrières avaient momentanément déposé les armes. »